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Page:Magin-Marrens - Histoire de France abrégée, 1860.djvu/189

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associait la magistrature à la puissance souveraine. Mazarin résolut d’annuler cette concession par la force ouverte. Paris se prépara à la guerre, et le Parlement appela à son aide une noblesse turbulente et légère. Mais l’approche de Condé, avec sept mille hommes de troupes royales, et une invasion des Espagnols, qui n’avaient pas posé les armes en 1648, déterminèrent les habitants à traiter. Le roi rentra dans la capitale le 18 août 1649.

344. la jeune fronde. — fin de la guerre. — Le calme ne fut pas de longue durée : Condé, voyant qu’il était indispensable depuis que Turenne[1] s’était jeté dans le parti des Frondeurs, éleva des prétentions excessives, et affecta tant de dédain pour le ministre, qu’on le fit arrêter et emprisonner à Vincennes avec le prince de Conti et le duc de Longuerille. Alors la duchesse de Longueville s’enfuit en Flandre, où elle rejoignit Turenne ; la guerre civile recommença et gagna les provinces. Cette fois, ce fut la noblesse seule qui dirigea les hostilités. Le turbulent Gaston, duc d’Orléans, se mit à la tête des factieux ; Turenne envahit la Champagne avec les Espagnols, et fut battu à Rethel. Néanmoins, l’alliance des étrangers et des Frondeurs détermina Mazarin à s’éloigner pour laisser passer l’orage ; il se retira à Cologne, d’où il continua à diriger les affaires comme s’il eût été présent. Condé, qu’il avait mis en liberté avant de quitter la France, ne put voir sans dépit que le ministre conservât de loin toute son influence sur l’esprit de la régente ; il oublia qu’il était prince du sang, et ne rougit pas de s’unir aux ennemis du royaume ; il traita avec les Espagnols. Au moment où il sortait de France, Mazarin se hasardait à y rentrer ; reçu à bras ouverts par la cour, il ramena Turenne au parti du roi, et l’opposa aux ennemis. Condé, vainqueur à Bléneau, battu à Gien, se replia sur

  1. Turenne avait commencé sa réputation militaire dans la guerre de Trente ans ; il était déjà maréchal de France.