Page:Magin-Marrens - Histoire de France abrégée, 1860.djvu/215

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avaient réuni leurs efforts, sortit plus puissant d’une lutte qui avait paru devoir le ruiner. Les défaites que les généraux français éprouvèrent à Rosbach en Prusse (1757), à Crevelt et à Minden en Westphalie (1758 et 1759), ne furent pas compensées par les succès du duc de Richelieu ni par les victoires du maréchal de Broglie, et toutes les colonies françaises de l’Asie, de l’Afrique et de l’Amérique tombèrent successivement au pouvoir des Anglais

380. Dévouement du chevalier d’Assas. — Mais au milieu de ses revers, la France eut la consolation de voir le courage et le dévouement des soldats et des officiers grandir avec les périls, et briller d’un éclat d’autant plus vif, que la fortune de nos armes était plus compromise par l’incapacité des généraux que la faveur avait placés à la téte des armées. Le combat de Clostercamp, en Westphalie, où le maréchal de Broglie fut vainqueur, est célèbre entre tous par l’héroïsme du chevalier d’Assas (1760). Les ennemis s’étaient avancés à marches forcées pour surprendre l’armée française, qui était campée prés d’un bois. Le maréchal, se doutant de leur dessein, fit coucher ses troupes sous les armes, et envoya à la découverte un détachement commandé par le chevalier d’Assas, capitaine au régiment d’Auvergne. À peine cet officier a-t-il fait quelques pas, qu’il tombe dans un parti de Hanovriens. Les ennemis, appuyant leurs baïonnettes contre sa poitrine, menacent de le tuer s’il fait le moindre bruit. D’Assas n’hésite pas : « À moi ! Auvergne ! s’écrie-t-il ce sont les ennemis. » Il tombe aussitôt percé de coups ; mais l’armée est sauvée.

381. paix de paris et d’hubertsbourg. — En vain le duc de Choiseul, devenu premier ministre par l’influence de la marquise de Pompadour, essaya de relever les affaires de la France, en unissant par le Pacte de famille (1761) les Bourbons de France, d’Espagne et d’Italie ; il fallut renoncer à poursuivre une guerre désastreuse. Par le traité de Paris (10 février 1763), Louis XV céda à l’Angleterre l’Acadie, le Canada, la Dominique, le Sénégal, et une partie des colonies françaises de l’Inde ; il lui rendit l’île de Minorque, et obtint