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Childebert II, pendant la minorité duquel Brunehaut gouverna le royaume. Frédégonde voulut aussi régner en Neustrie, comme sa rivale régnait en Ostrasie. Elle se débarrassa, dit-on, de Chilpéric par un assassinat (584), et fit couronner son fils Clotaire II, âgé de quatre mois, en lui ménageant la protection de son oncle Gontran, roi de Bourgogne, le seul des princes de cette époque qui ne se soit pas souillé de crimes.

16. traité d’andelot, 587. — Cette première période de guerres civiles se termina par le traité d’Andelot[1], conclu entre Gontran, Childebert II, Brunehaut et les leudes ou seigneurs Ostrasiens. Ce traité assurait au roi d’Ostrasie la succession de son oncle Gontran, qui mourut six ans après. Mais il fut surtout avantageux aux leudes ; il garantit à chacun d’eux, sa vie durant, la propriété des domaines qui lui avaient été donnés. C’était un premier pas vers l’hérédité des terres.

17. mort de brunehaut. — Une nouvelle guerre civile éclata à propos de la possession de l’Alsace, entre Thierry II et Théodebert, fils de Childebert II, qui avaient succédé à leur père, l’un en Bourgogne, l’autre en Ostrasie. La mort successive de ces deux princes survenue à un an d’intervalle (612 et 613) livra l’Ostrasie et la Bourgogne à Brunehaut, leur aïeule. Elle résolut d’y anéantir l’autorité des grands ; elle ne réussit qu’à les soulever contre elle. Clotaire, étant intervenu, se fit livrer la vieille reine, qu’il condamna à périr par un affreux supplice. Cette princesse ambitieuse, fille, femme et mère de rois, qui s’était aliéné le clergé par ses persécutions et les seigneurs ostrasiens par son despotisme, fut accusée de tousles crimes qui avaient été commis pendant cette sanglante période. On lui reprocha la mort de l’évêque de Vienne saint Didier, l’exil du missionnaire saint Colomban, le meurtre même de saint Prétextât, assas-

  1. Petite ville au N.-E. de Chaumont (Haute-Marne).