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Page:Magin-Marrens - Histoire de France abrégée, 1860.djvu/43

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59. guerre de saxe. — Il ne suffisait pas à Charlemagne d’avoir établi son autorité sur toute la Gaule, et d’avoir fait disparaître par la soumission de l’Aquitaine une cause permanente de troubles et de déchirements intérieurs. Il lui fallait encore mettre son royaume à l’abri des invasions. Toutes ses frontières étaient également menacées au N.-E. par Saxon, à l’E. par les Bavarois et derrière eux par les Avares, au S.-E. par les Lombards, au S. par les Sarrasins, maîtres de l’Espagne. Peur faire face à tant d’ennemis, Charlemagne pensa que le plus sûr moyen était de les attaquer chez eux ; ses guerres furent donc plutôt des guerres de défense que des guerres d’ambition et de conquête. Aussi fut-il sans cesse obligé de courir du nord au sud et du sud au nord ou à l’est, suivant que sa présence était nécessaire sur un point ou sur un autre. Il tourna d’abord ses armes contre les Saxons qui après avoir promis de se convertir et ouvert leur pays aux missionnaires, refusaient d’abandonner leurs idoles. La lutte dura 32 ans (772-803.) ; mais elle fut interrompue à diverses reprises par d’autres expéditions. Les Saxons étaient établis sur les rives du Wéser et de l’Elbe, au nord-ouest de l’Allemagne. En vain Charlemagne renversait à chaque expédition leurs idoles ; ils se vengeaient en détruisant les églises que le vainqueur fondait dans leur pays. Tantôt, il eut recours aux massacres, tantôt il fit transporter en France des tribus entières de Saxons, et les remplaça par des colonies franques, plus tard enfin, il établit en Saxe huit évêchés, qui ont donné naissance à huit grandes villes d’Allemagne. La religion triompha plus vite que les armes ; le héros des Saxons, Witikind, celui qui avait conduit et dirigé la résistance, vint lui-même recevoir le baptême avec son frère au palais d’Attigny sur l’Aisne : la Saxe fut dès lors soumise.

60. conquête de la lombardie, 774. — Après sa première campagne de Saxe, Charlemagne fit la conquête de la Lombardie. Appelé par le pape Adrien Ier que menaçait le roi des Lombards Didier, successeur