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en 987, empoissonné, dit-on, comme son père, par la reine son épouse ; il ne laissait pas de fils. Hugues-Capet se fit proclamer roi dans une assemblée des grands tenue à Noyon. Avec Louis V se termina la dynastie carlovingienne, qui avait duré 235 ans et donné 13 rois à la France (v. tabl. généal. II).


Synchronisme. — Les Otton en Allemagne, 936-1002. — Alfred-le-Grand en Angleterre, 871-900.



CHAPITRE VII.


Considérations générales sur la période carlovingienne.

107. Féodalité. — C’est pendant l’époque dont nous venons de retracer l’histoire que s’est constituée la Féodalité. Nous dirons succinctement ici en quoi consistait cette forme de société, dont l’origine remonte aux premiers temps de la conquête. Avant l’établissement des Francs en Gaule, le chef germain donnait pour récompense au guerrier qui s’était vaillamment conduit dans le combat une framée, espèce de lance, ou un beau cheval ; ou bien il assemblait tous les guerriers et les conviait à un grand festin. Il n’en fut pas de même après la conquête ; alors ce furent des terres et de beaux domaines, que le chef donna à ceux qui lui avaient été fidèles.

108. Alleux et fiefs. — Suzerain, vassal. — Ceux qu’il voulut récompenser les premiers et de la manière la plus brillante reçurent ces terres sans rien devoir en échange ; ils en furent les propriétaires et les souverains. On appela les terres de cette espèce alods, terres allodialles, ou alleux, des deux mots germains al-od, qui veulent dire toute propriété. Les autres reçurent des domaines, à condition de payer une redevance et de se reconnaître les hommes du donateur par la cérémonie de l’hommage, c’est-à-dire de lui promettre aide et assistance, dans toutes les occasions où il pourrait en avoir besoin. Celui qui donnait la terre prenait le nom de suzerain, celui qui la recevait était appelé vassal. La terre elle-même, dans ce dernier cas, senommait bénéfice ; c’est-à-dire bienfait, récompense ; ou fief, des deux mots germains fee-od, qui signifient propriété donnée à titre de salaire.

109. Hiérarchie féodale. — À côté des propriétaires d’alleux vinrent donc se placer les propriétaires des grands fiefs, qui eux-même, pour se faire des alliés dans un