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Page:Magin-Marrens - Histoire de France abrégée, 1860.djvu/81

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les fils du roi d’Angleterre révoltés contre leur père, et imposa au vieil Henri II l’humiliant traité d’Azay-sur-Cher. Pour mieux affermir encore son pouvoir, il épousa Isabelle de Hainaut, dernier rejeton du sang carlovingien. Ce mariage confondit les droits des deux dynasties, et dès lors les Capétiens s’abstinrent de faire sacrer, de leur vivant, l’héritier présomptif de la couronne.

144. les juifs persécutés. — Le règne de Philippe-Auguste, qui devait être glorieux, commença et finit par des poursuites religieuses. Des massacres de Juifs signalèrent les premières années, et l’Église fut impuissante à protéger ces malheureux contre les excès populaires. À cette époque, les Juifs, dispersés, comme ils le sont encore, dans les grandes villes, s’y enrichissaient par le commerce ; mais, poursuivis par la haine du peuple, ils étaient séquestrés dans un certain quartier que chacune de ces villes leur assignait, qu’elle entourait de chaînes la nuit et qu’elle faisait surveiller sans cesse, afln que ces malheureux ne vinssent pas habiter parmi les chrétiens. Des affronts publics leur rappelaient trop souvent leur triste condition, et, dans certains endroits, à la fête de Pâques, la coutume était que le principal d’entre eux fût souffleté par un chrétien, en présence de tout le peuple. Ce n’était pas tout. Le roi avait-il besoin d’argent, c’était aux dépens des Juifs qu’il s’en procurait, laissant piller leurs maisons, ravager leurs biens, et déclarant par une ordonnance leurs débiteurs libres de tout engagement.

145. la dîme saladine ; troisième croisade. — On apprit vers cette époque que la puissance des Chrétiens était presque anéantie en Orient. Le sultan d’Égypte, Saladin, avait conquis le royaume de Jérusalem ; le dernier roi, Guy de Lusignan, avait été fait prisonnier à la bataille de Tibériade, où près de vingt mille chrétiens avaient perdu la vie ; Jérusalem elle-même, la ville sainte, avait été prise par les Infidèles (1187). L’archevêque de Tyr, Guillaume, précédé par ces effrayantes nouvelles, vint en personne solliciter les secours de l’Occident, et provoqua, la réunion de plusieurs conciles. Ces assem-