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l’Égypte. La croisade fut d’abord heureuse, le roi prit Damiette, et marcha sur le Caire ; mais arrêté par l’inondation du Nil, puis batlu à Mansourah, où il perdit son valeureux frère Robert d’Artois, il ne tarda pas à être fait prisonnier. Sa fermeté et sa grandeur d’âme étonnèrent ses ennemis, qui lui permirent d’acheter sa liberté par la restitution de Damiette, et celle de ses principaux chevaliers par une forte rançon.

162. saint louis en palestine. — le vieux de la montagne. — retour du roi en france. — Saint Louis, après sa délivrance, se rendit dans la Terre Sainte, où il passa quatre années encore, réparant les anciennes fortifications, en construisant de nouvelles, et rachetant des mains des Infidèles plus de dix mille chrétiens captifs. Une tradition peu digne de foi rapporte que, pendant son séjour dans cette contrée, il entretint des relations avec le Vieux de la Montagne, chef d’une secte redoutable de fanatiques musulmans qui habitaient les montagnes des environs de Damas, et qu’on a désignés sous le nom d’Assassins. La mort de sa mère, qu’il révérait, put seule rappeler le roi en France. Blanche avait déployé dans sa nouvelle régence ses qualités ordinaires ; elle avait surtout habilement apaisé une révolte des hommes de la campagne, qui s’étaient armés pour aller délivrer le roi prisonnier, et qui, sous le nom de Pastoureaux, commettaient partout d’affreux dégâts, au lieu de marcher vers l’Orient. Saint Louis trouva la paix rétablie dans son royaume, et la consolida par un repos de quinze années.

163. croisade de tunis. mort de saint louis, 1270. — Une dernière croisade l’enleva de nouveau et pour toujours à la France. Les affaires des chrétiens allaient fort mal ; ils ne possédaient plus en Syrie que la ville d’Acre. La nouvelle de la prise d’Antioche par les Infidèles détermina saint Louis, qui n’avait pas quitté la croix, à partir de nouveau ; il s’embarqua à Aigues-Mortes[1] avec ses trois fils (1270). Son frère Charles

  1. L’ancien port d’Aigues-Mortes a été tellement encombré par les