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Page:Magny - Les Odes, t. 1, éd. Courbet, 1876.djvu/98

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LES ODES


Toujiours pourtant elle a fon honneur indompté,
Et ferme comme vn roc près de la mer planté
Que le vent & la grejle & lafouldre & tempejle,
DreJJe toujiours au Ciel vers fon père la tejle :

Faifant après l’orage apparoir f es rayons
Plus ardans & plus beaus, ainji que nous voyons
Plus claire du Soleil la clarté coujîumiere
Quand vn temps le brouilla^ a caché fa lumière.

Et comme on veoid le marbre après ejîrefaly
De quelque noir mortier, plus net & plus poly :
Ainjîfon clair honneur par cet efpaq orage
Reluyt toujiours plus net vainqueur de tout outrage.

La Vertu femblé à l’or qu’on affine au fourneau,
Qui plus ejî enflammé & plus il deuient beau,
Et Jemble au dyamant en fa beauté fupréme,
Voyre au Phénix pourpré qui renaiji defoy mefme.

Toy doncq, mon Pardeillan, quelle tient au iourd’huy
Sur fes plus fauoris fon plus fidelle appuy,
Perfeuere confiant amy bien aymè d’elle
Faifant ton heur diuin & ta gloire immortelle.

Et nous faq bien tojî veoir quelque auure de ta main,
A fin de ne veoir point qu’elle refpande en vain
Ses trefors dejfus toy, car elle ejî trop fâchée
S’elle loge en quelcun qu’il la tienne cachée.