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Page:Magny - Les Souspirs, éd. Courbet, 1874.djvu/102

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LES SOVSPIRS


SONET XCVII.

Cil efcriue de toy qui d’vn aillet vermeil,
Penfe fleurer l’odeur aux poingnantes orties^
Voir des qflres du ciel les Jlammes amorties,
Et veoir en Occident l’Aurore & le Soleil

Celuy face de toy vn auure nompareil,
Quife veult voir à droit tenaillé des enuies,
Et qui veult en mourant voir deux noms 6* deux vies.
S’endormir tout au coup d’vn éternel fommeiî.

Cil efcriue de toy qui veult perdre fa peine,
Qui ne beut onc de l’eau de la doâefonteine,
Ny mafcha du laurier fur le double coupeau.

Cil efcriue de toy fur le vent, ou fur l’onde,
Qui veult femer ton nom vainement par le monde,
Et veoir fon nom & luyfous vn mefme tombeau.

SONET XCVIII.

Afpre cueur, & fauuaige, (yjîere volonté,
En tant douce, & tant humble, angelique figure,
Si vo-{ grandes rigueurs plus longuement i’endure.
Vous aure peu d’honneur de m’auoirfurmonté.

Soit Vautonne, ou l’yuer, le printens, ou l’ejîé,
Ou f oit-il iour luyfant, ou f oit-il nuid obfcure.