Page:Magog - L'homme qui devint gorille, publié dans l'Écho d'Alger du 18 nov au 27 déc 1925.djvu/151

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Godolphin considéra en hochant la tête la formidable carrure du gorille et fit entendre un petit sifflement.

— Vous avez un ennemi ? dit-il. Je ne voudrais pas être dans sa peau.

— Es-tu prêt à m’aider dans mes recherches ?

Le saltimbanque se gratta l’occiput en signe d’embarras.

— Savoir ! fit-il. Ça pourrait mal tourner, le jour où vous lui tomberez dessus. S’il y a de la casse, j’aimerais pas être responsable.

— Je te promets de t’épargner tout ennui. Je cherche une piste, comprends-tu ?

— Vous allez vous faire policier, quoi ? Elle, n’est tout de même pas banale !…

— Je n’emploierai dans mes recherches que des moyens licites, qui ne te compromettront en rien. Le jour où j’aurai trouvé, nous nous séparerons, et j’agirai seul, à mes risques et périls.

— Et aussi à ceux de l’autre ! émit Godolphin, auquel le ton de sourde menace du gorille n’avait point échappé. Ma foi ! mon prince, je suis de la fête. Tant pis pour celui qui vous a fait du tort. Je n’empêcherai jamais un copain de régler ses petits comptes.

— En route, donc ! dit Roland. Nous allons commencer notre enquête.

— On va loin ?

— À Fontenay.

— En ce cas patron, lâchons la bagnole. Un taxi-auto fera mieux notre affaire.

Cinq minutes plus tard, ils roulaient dans la direction de la route de Châtillon.

Le chauffeur, selon les instructions qu’il avait reçues, arrêta l’auto devant la grille de la villa des Roses.

Godolphin seul, descendit. Roland l’avait stylé durant la route.