Page:Magog - L'homme qui devint gorille, publié dans l'Écho d'Alger du 18 nov au 27 déc 1925.djvu/182

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— Ma seule ambition est de pouvoir y joindre le vôtre, interrompit galamment Borsetti. M. votre père me l’a d’ailleurs fait espérer.

— Mon père a interprété un peu précipitamment un demi-silence que je me reproche.

— Je sais, mademoiselle, qu’un chagrin, devant lequel je m’incline, vous a fait désirer, pour quelque temps encore, la liberté de vous y adonner. Je me contenterai d’une promesse ou plutôt d’une autorisation d’espoir à très longue échéance.

— Monsieur, dit gravement Violette je ne veux point vous leurrer. L’échéance ne viendrait jamais.

— Permettez-moi de croire, avec M. votre père, que le temps…

— Le temps, paraît-il, dégage de l’obligation de fidélité envers les morts, mais point envers les vivants.

— Il y a vivant et vivant, murmura le Corse. Certains vivants sont des morts.

Très pâle, la jeune fille prononça :

— Ces morts-là sont ceux qui ne pensent