Page:Magog - L'homme qui devint gorille, publié dans l'Écho d'Alger du 18 nov au 27 déc 1925.djvu/189

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

elle, terrifiée.

— Pourquoi ? bégaya M. Sarmange.

Il se sentait gagné par l’inexprimable épouvante de la jeune fille ; car rien n’est contagieux comme la terreur.

— Il y a… Il y a…

En vain, Violette tentait de parler ; les mots ne sortaient point de sa gorge oppressée.

L’angoisse mystérieuse saisit pareillement le père et la mère. Ils se regardaient sans oser un geste ni une parole. Un silence terrifiant plana dans la pièce.

Soudain, de l’autre côté de la cloison, un cri horrible retentit, achevant de leur glacer le sang dans les veines. Le banquier bondit sur la porte, qu’il secoua furieusement. Elle résista, fermée en dedans.

Alors, en proie à la plus folle des terreurs, hors de tout sang-froid, il revint vers Violette.

— Qu’est-ce ?… Dis-nous !… Dis-nous !… haleta-t-il

— « Il » le tue !… laissa-t-elle tomber d’une voix basse qui, pourtant, retentit aux oreilles des parents comme un éclat de foudre.

— Mon Dieu ! gémit Mme Sarmange en se tordant les mains.

— Au secours ! hurla le banquier en se précipitant sur un cordon de sonnette qu’il agita désespérément.

Des cris résonnèrent, en même temps qu’on percevait des exclamations et des appels. Un domestique entrouvrit la porte.

— Au secours ! répéta M. Sarmange en l’appelant du geste.

D’autres têtes se montraient ; le salon s’emplit de tous les serviteurs, affolés d’entendre ces appels et de ne rien voir qui les justifiât.

— Là ! là !… cria le banquier en désignant le petit salon. Enfoncez la porte.

Une panique régna dans la pièce. Peureusement, quelques domestiques s’efforcèrent d’obéir à cet ordre, tandis que d’autres s’é-