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Page:Magre – Conseils à un jeune homme pauvre qui vient faire de la littérature à Paris, 1908.djvu/27

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Il ne faut jamais vendre ses habits. Dîne plutôt seul dans ta chambre, d’un morceau de pain et d’un peu de charcuterie sur un journal, — ce qui est le comble de l’horreur, — adresse-toi plutôt, si tu as trop besoin d’argent, à un gérant de café, en simulant pour cette occasion une personnalité joviale et familière, mais ne vends jamais tes habits.

Ce sont eux qui te donnent ton assurance et ta fierté, qui te permettent de regarder le soir, à la lueur des becs de gaz, marcher à côté de toi ton ombre, une ombre honorable et connue, dont tu admires l’aisance et qui, elle, n’a pas l’air de ne pas avoir d’argent. Tu sais bien quelle triste allure ont les vieux complets qu’on a trop mis, dont les coudes luisent et où il y a des taches imparfaitement nettoyées. On