Page:Magre - Isabelle la grande.djvu/52

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La modération, la sagesse, l’intelligence montrées par Isabelle dans ces circonstances si délicates témoignaient de qualités rares chez une femme et vraiment extraordinaires chez une jeune fille de seize ans. Ni les sollicitations, ni les prières, ni les menaces n’avaient eu prise sur son âme. Respectueuse des droits de son frère aîné, elle avait ordonné de les considérer comme imprescriptibles et sacrés. En revanche, convaincue de l’illégitimité de la Beltraneja, elle avait revendiqué l’héritage royal avec une fermeté virile. Certes, elle ne ceindrait pas de longtemps le diadème, — Enrique avait à peine vingt ans de plus qu’elle, — mais, confiante en Dieu, elle s’en remettrait à ses décrets.

La destinée devait récompenser sa patiente vertu.