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Page:Magre - La Luxure de Grenade, 1926.djvu/83

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LA LUXURE DE GRENADE

tion des Gennis ou une obscure volonté du destin. Mais à quoi bon ? Aucun rêve n’était réalisable. Il n’y avait pas d’espérance de reposer jamais son cœur fragile contre une poitrine aimée. Car la honte velue était attachée au marbre impeccable de sa chair.

Ah ! Quel suc de plante, quel minerai aux vertus dévoratrices, quel corrosif formidable et délicat pourrait étouffer, dans leurs racines, la force vivace de ces poils épais !

Et durant les nuits, sous l’air embrasé qui soufflait des collines de Grenade, la princesse Khadidja, toute nue parmi ses coussins, répandait, entre les émeraudes de ses colliers, les perles de ses larmes, à cause de la petite tache brune qu’elle voyait, un peu plus bas que l’inflexion de la cuisse, sur l’ambre nacré de sa peau.