Page:Magre - La Montée aux enfers, 1918.djvu/30

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ao L ANE A CORNE S. La novice fuyait avec sa robe ouverte. Mais de partout, des mains sortaient, la pétrissant, La roulant sur les dalles froides, l'herbe verte. Meurtrissant son corps nu d'étreintes jusqu'au sang. Les grands saints alignés sous les arceaux gothiques Soulevaient leur robe de pierre en ricanant, Ou, gardant sur leur socle une pose extatique, Étaient à son passage horriblement vivants. Elle courut à la chapelle. Là des vierges Étalaient sur les croix leur corps crucifié. Elles riaient dans le clignotement des cierges... Un prêtre officiait en dansant sur un pied... A cheval sur un grand balai, la supérieure Conduisait une farandole dans le chœur, Et des soupirs, des bruits d'amour, des voix qui pleurent Venaient des coins obscurs dans des parfums de fleurs. Et brisée, elle vit, par la porte des cryptes, Un adolescent nu, mince et brun émerger, Portant un croissant d'or et des bijoux d'Egypte, Ayant le torse creux et le, buste léger.