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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/19

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Que d’hommes il y a dont on fait aussitôt la connaissance ! On entend un pas régulier derrière soi sur le trottoir, et il suffit de s’arrêter à la première vitrine pour entendre une des deux ou trois phrases millénaires par lesquelles les hommes vous abordent.

Il y en a un très grand nombre qui pensent qu’il a suffi d’une seconde et d’un regard échangé pour vous séduire, et qui espèrent que vous allez sur-le-champ les suivre et vous donner à eux par amour.

Il y en a un très grand nombre qui parlent de dîners futurs, de soirées que l’on passera ensemble au théâtre, et qui s’éloignent après une conversation pleine de promesses, et que l’on ne doit plus revoir.

Il y a des timides qui vous tutoient dès les premiers mots pour vaincre leur timidité, et des orgueil-