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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/210

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LA TENDRE CAMARADE

revenu sur la terre, sa femme s’était remariée et ses enfants étaient devenus des hommes barbus qui ne l’avaient pas reconnu. Mais cela lui était complètement égal. Il avait conservé de son séjour un goût des arts très raffiné, une grande philosophie, et il disait volontiers qu’il n’y a en somme d’existence possible qu’avec des sirènes.

Je risquerais de me noyer si je voulais aller avec vous sous les flots quand vous vous baignez. Mais vous pourrez bien chanter pour me griser, quand vous sortirez, ruisselantes de gouttes d’eau, et que vous vous sécherez dans votre peignoir. Puis vous m’entraînerez par la main dans la chambre où est le grand divan, dont les étoffes sont imprégnées de parfum et qui vaut bien une grotte.