Aller au contenu

Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/25

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Je suis née dans le village de Valentine, qu’à l’horizon encerclent les montagnes, où les maisons sont faites de briques rougeâtres avec des toits d’ardoise, où la Garonne coule limpide sur des galets bleus.

Là il y a des peupliers feuillus, des marronniers centenaires et des chemins taillés dans des pierres multicolores qui montent vers une région de fougères et de menthes sauvages où les troupeaux se répandent.

Avez-vous remarqué que toutes les femmes qui font la vie sont d’un autre pays que celui qu’elles habitent ? Quand on part de son village, on ne saurait s’arrêter aux villes voisines, parce qu’on est mineure et que vos parents, si pauvres soient-ils, pourraient vous y rejoindre. Et puis on croit volontiers que plus on s’éloigne, plus la vie est belle.