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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/49

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« Ma petite fille, disait le peintre de Malmousque à Aline, ne t’en va pas dans la fumerie de l’ancien administrateur colonial Miély. Quand on est faite comme toi, il ne faut pas ternir sa peau lumineuse dans cette atmosphère opaque, près de ces visages couleur de goudron. Une suie d’opium se mettra dans tes cheveux, pénétrera les pores de ta peau, te donnera une odeur de terre chinoise.

« Regarde-moi, là-bas, dans le jardin, ce chêne-liège auquel on a enlevé son écorce. Il est tout blanc comme une jeune fille sans vêtement qui aurait un corps trapu, une tête énorme et bosselée. Si tu ne le regardes qu’un instant, tu ne vois qu’une caricature humaine que la nature a dessinée avec un arbre. Mais si tu l’examines avec plus de soin, plus longtemps, comme