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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/67

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Il y avait des gouttes de pluie d’orage dans la rue qui faisaient : flac ! derrière elle, et Aline courait. Elle ne savait pas si elle se sauvait ou si elle allait précipitamment vers un but délicieux où elle était attendue avec impatience. Elle allait tout simplement chez elle. Personne ne l’attendait. Elle n’était pas pressée du tout. Elle courait pourtant. Il arrive à beaucoup de gens de se mettre à courir sans raison sous le coup d’une émotion assez vive, soit parce qu’ils croient hâter la marche du temps, soit pour mettre leur corps à l’unisson de leur âme qui, elle, va si vite !

— Où vas-tu, Aline ? dit une petite femme nommée Georgette qui regardait, malgré la pluie, la vitrine d’un parfumeur.

L’air était très lourd et tout moite. Les nuages du