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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/80

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LA TENDRE CAMARADE

Aline, comme toute femme qui vient pour la première fois chez un homme, pensait à la façon dont finirait la soirée et elle cherchait dans la disposition des lieux et dans les phrases de son hôte de menues indications sur cette fin. Quand elle fut installée dans le peignoir si léger parmi les coussins si moelleux, séparée seulement de Jean Noël par le plateau si étroit, elle pensa qu’il n’avait plus qu’à poser la pipe d’ivoire qu’il tenait et à étendre la main pour la prendre.

Alors il lui vint une grande timidité et une grande peur. Elle tira les pans du peignoir Jusqu’à Ses chevilles. Elle eut le sentiment de n’être ni assez jolie ni assez bien faite. Elle eut honte des propos qu’elle allait dire, de la forme qu’elle allait découvrir.

Jean Noël, ayant lancé au plafond des bouffées de fumée, déposa la pipe d’ivoire et Aline ferma les yeux.

Mais on sonna à la porte.