savants, et que celle des muses naïves lui arrivait toute naturelle, tout appropriée à sa condition, à ses habitudes, à son mode d’existence. La poésie s’est révélée à lui sous la véritable forme qu’elle devait prendre au village, au foyer rustique, au métier du tisserand. Cette muse aimable ne s’est point trop parée, et, comme il est homme de grand sens et de tact parfait, il l’a trouvée belle dans sa simplicité ; il l’a reconnue pour sa véritable lumière ; il l’a accueillie et fêtée d’un cœur hospitalier et reconnaissant. Aussi ne l’a-t-elle pas égaré, et lui a-t-elle dicté des chants si purs et si vrais, que le plus simple paysan de son hameau peut les comprendre aussi bien que les lettrés de la ville. La mère Magu, cette digne femme qui, lorsqu’elle n’était que la cousine et la fiancée du poëte,
… Distinguait bien un œillet d’une rose,
Mais ne démêlait point les vers d’avec la prose,
est aujourd’hui un fort bon juge que son