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pieds, les sables, les cailloux que les flots y amenoient, selon le tems de leur calme ou de leur agitation. Tantôt il s’asseyoit sur le sommet des rochers escarpés que la mer baignoit de ses eaux ; & delà, autant que les fonds pouvoient le lui permettre, il considéroit ce qui s’y passoit de remarquable.

Sa principale étude étoit de reconnoître alors la disposition des terreins sous-aquatiques, le mouvement & le travail des eaux de la mer. Dans ce dessein il se faisait accompagner de plusieurs habiles Plongeurs dont il se servoit, lorsque la profondeur des flots ne permettoit plus à sa vûe de distinguer les objets & la qualité des fonds. Ces Plongeurs étoient munis de bonnets de toile cirée avec des masques ; & au haut de ces bonnets, garnis par le bas d’un coton épais, qu’on serroit au col avec tant de justesse que l’eau ne pouvoit y pénétrer, étoient attachées de longues trombes de cuir, au moyen desquelles ils pouvoient plonger dans des endroits très-profonds, & rester sous l’eau pendant plusieurs heures. Ils portoient à la main cha-