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dans les tems de tempête & de calme, non-seulement à leurs propres rivages, mais encore à ceux du Continent voisin. Son but étoit de pouvoir mieux juger par le travail actuel de la mer, si réellement elle avoit formé ces terrains divers, qui sembloient n’avoir été élevés que pour lui servir de barrière. Il employa à cette étude près de deux ans, pendant lesquels il visita au levant & au couchant de sa maison l’étendue de cent cinquante lieues de côtes qui couroient de l’Est à l’Ouest, ainsi que le fond des mers voisines ; & sur ces recherches pénibles il fit les observations suivantes.

Principes de ce systême.

Que la mer renfermoit des courans presque dans toute son étendue ; qu’il y en avoit de généraux, c’est-à-dire de considérables, allant d’une partie Nord au Sud, ou de l’Est à l’Ouest, ou au contraire ; que quelques-uns étoient alternatifs, & se replioient en eux-mêmes après un certain espace de tems comme le flux & reflux de la mer, & cela dans le voisinage des côtes & dans de grands golfes ; que d’autres