Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome I.djvu/166

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toujours en pointe, furent encore pour mon Aieul une preuve évidente de la vérité de leur origine.

Il remarqua aussi que les carrières de cette espèce, lorsqu’elles étoient placées au pied des montagnes d’une substance molle & aisée à être brisée par les impressions de l’air, telles que sont les montagnes de marbre noir, gris, ou de couleur d’agathe, étoient composées de morceaux très-petits ; qu’au contraire lorsqu’elles étoient situées au pied des montagnes de pierre dure & difficile à être moulue, telles que sont toutes les montagnes faites de vase ou de sable fin, les morceaux qui composoient ces carrières inférieures étoient d’un volume beaucoup plus gros. Pour achever de le convaincre qu’elles venoient les unes des autres, il observa encore que plus les montagnes supérieures étoient élevées & escarpées, plus les carrières formées à leur pied étoient considérables ; ce qui ne pouvoit provenir que de la plus grande quantité de leurs débris, qui avoient eu le loisir de tomber & de s’accumuler dans le