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graviers qui s’en détachent, & qui roulent à la mer sur une pente douce, sont recollés par les flots au pied de ces montagnes avec les autres matières qu’ils y apportent.

Mon Aieul qui avoit étudié les divers ouvrages que la mer éleve en ses fonds, principalement vers ses rivages, reconnut aisément cette vérité. Il retrouva dans ces deux genres de pierre la même composition, que la mer formoit chaque jour en certains endroits, même d’un moment à l’autre, en attachant à des fonds pierreux & à de petits rochers qu’elle baignoit encore de l’extrémité de ses ondes, les matières dont ses eaux étoient chargées, ou celles qui lui étoient fournies par les montagnes dont ces endroits étoient bordés. La position même des carrières de tuf & de pierre de roche offroit à ses yeux le même aspect, que les lieux où la mer en formoit de pareilles sur ses côtes. Ainsi ces carrières superficielles aux grandes montagnes qu’il rencontroit jusques dans le voisinage de leurs plus hauts sommets, furent pour lui de