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vant de Porto-Venere, d’où l’on tire du marbre noir rayé d’un jaune qui approche du doré, les marbres & les pierres étoient rayées de la même couleur ; preuve nouvelle que la variété de ces rayes communes à tant de marbres n’a point d’autre origine que celle-là. On voit aussi quelquefois dans une même pièce de ces marbres des rayes jaunes & d’autres blanches. D’où vient cette différence ? si-non de ce que les unes sont l’ouvrage d’une veine d’eau teinte en jaune par une terre de cette couleur dont elle venoit de s’imbiber, & les autres d’une eau qui avoit parcouru une terre blanche.

Que ces rayes procèdent véritablement de ce que ces marbres & ces pierres se sont déjettés après avoir été abandonnés des eaux de la mer, mon Aieul en trouva encore une preuve sensible en ce que, si le pied de ces carrières est encore baigné des flots, on ne rencontre point dans leur fond ces bigarrures qu’on remarque à leur sommet ; qu’ils sont d’une couleur unie, ou tout au plus ondée & variée,