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nérale de l’état primitif de notre globe, & pour vous conduire insensiblement à la connoissance de la composition de nos terreins, figurez-vous, comme j’ai déjà commencé à vous le prouver, que la mer a été supérieure d’un grand nombre de coudées à la plus haute de toutes nos montagnes[1]. L’élévation précise de ses eaux au-dessus de leurs sommets nous est inconnue, & la mesure n’en peut être justifiée ; mais au moins ne pourra-t’on douter après les preuves que je vais en rapporter, qu’il n’y ait eu un tems où elles couvroient ces montagnes, & qu’elles n’ont commencé à diminuer qu’après en avoir formé la dernière couche.

  1. C’est sous cette image qu’Ovide nous représente la terre dans l’ancien cahos, c’est-à-dire, avant la première apparition de nos terreins :

    Quàque erat & tellus, illic & Pontus, & aër.

    Metam. lib. 1.

    C’est aussi assez l’idée que nous en donne Moyse par ces mots de la Genèse, ch. 1. v. 2. Tenebræ erant super faciem abyssi.