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sommet des premières montagnes ayant paru, il fut attaqué d’abord par l’impétuosité des vents & des vagues naturelles à la superficie de la mer. Leur substance encore tendre en fut brisée & moulue en divers endroits ; le chaud & le froid aidèrent aux vagues, qui furent aussi secondées par les eaux des torrens & des rivières que les pluies formerent. Tout ce qui fut détaché par ce moyen de la substance des premiers terreins, commença à entrer dans les nouveaux travaux de la mer. De ces nouveaux amas, les plus voisins du sommet des premières montagnes furent attaqués & brisés à leur tour à mesure qu’ils parurent sur la surface des flots ; & leurs débris furent de même employés à la composition de pareils ouvrages, que la mer formoit cependant au-dessous d’eux. Les ruines de ces troisièmes servirent ensuite au même usage ; il s’en forma des montagnes encore plus basses : celles-ci en enfanterent d’autres ; & ces ouvrages continueront sans fin, tant qu’il y aura des mers sur lesquelles des montagnes supérieures & pendantes four-