Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome I.djvu/214

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sur les bords de la mer ces hasards se préparer de même pour les siècles futurs ? Ne voit-on pas, lorsqu’elle découvre dans son reflux sur les côtes de l’Océan des plaines de sables ou de vase qu’elle vient d’inonder, des morceaux de pierre & des cailloux d’une couleur différente à leur substance déjà à moitié ensevelis dans ce sable ou cette vase ; & ne les perd-on pas de vûe quelques jours après par de nouvelle vase du sable nouveau qui les ont totalement couverts ? On rencontre le même ouvrage en fouillant les montagnes voisines. C’est ce qu’on remarque dans celles qui bordent votre rivière de Seine depuis le Havre jusqu’à Paris. C’est ce qu’on découvre dans les pierres dont les fortifications du Havre & les moles de ce port sont bâtis. J’ai vû dans l’isle de Scio, en un endroit très-supérieur à la mer, des morceaux de pierre verte insérés dans de la blanche ; & en parcourant les rivages de cette isle, je remarquai qu’il s’en formoit encore de vertes du côté du Nord à la faveur d’une herbe qui se nourrissoit dans la mer, & qui