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de la Guadeloupe & de la grande terre on trouve beaucoup de ces arbres encore en pied, ou brisés, il est indubitable que la mer dans laquelle ils ont été produits couvroit les endroits où ils se rencontrent, & que par conséquent ses eaux ont diminué de tout le volume qu’elles avoient alors de plus.

Marrons de Mer.

Ajoutons à cette merveille celle des marrons de mer, connus à Malthe sous ce nom parce qu’on les tire de la mer, & dont il n’y a pas un seul Chevalier ou Grand-Croix qui n’ait connoissance. A consulter leur forme & leur extérieur, ce sont des marrons tels que les nôtres, mais formés du caillou le plus ferme & si dur qu’on ne peut les casser qu’à coups de masse. Alors, & après les avoir brisés, on trouve dans leur intérieur de véritables marrons pétrifiés aussi durs que la pierre d’où ils ont été tirés, mais qui étant fricassés, s’amollissent, & se mangent ainsi que nos marrons ordinaires.

Bancs d’écailles d’huîtres.

Mais je n’ai rien vû de plus singulier en ce genre, de plus digne d’attention & de plus parlant, que les