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écrit ce qu’on leur fait dire. En effet le passage que Josephe cite de Bérose, parle des restes de l’Arche qu’on voyoit encore, dit cet Auteur, sur une montagne d’Arménie, & dont on emportoit des morceaux qui servoient de préservatif. J’avoue que quelques Arméniens grossiers sont encore aujourd’hui dans cette opinion ridicule touchant les restes de l’Arche. Mais on sçait aussi que nos Voyageurs les plus sensés conviennent que c’est une fable puérile ; que le Mont Ararat sur lequel on dit que l’Arche s’arrêta, est en tout tems couvert de neiges, & tellement inaccessible que jamais il n’a été possible de parvenir jusqu’à la moitié de sa hauteur. Il est donc évident que jamais on n’a pû sçavoir si l’arche s’est véritablement arrêtée sur cette montagne, ni si elle y a laissé de ses restes, à moins qu’on ne suppose que quelqu’un l’ait appris par une révélation de Dieu, ce qui resteroit à prouver. Les Habitans du pays ont d’ailleurs une tradition au sujet de ce Mont Ararat, qui ne s’accorde nullement avec ce que les Juifs racontent du déluge. Ils di-