Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome I.djvu/249

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des autres Nations ; en sorte qu’on peut dire avec lui, que le Déluge dont il parle couvrit véritablement toute la terre, c’est-à-dire, toute la contrée qui étoit alors habitée par Noé & par ses voisins : Qu’on ne peut pas d’ailleurs l’entendre autrement, sans donner aux paroles mêmes de cet Ecrivain les explications les plus absurdes : Que lorsqu’il dit, par exemple, que tout ce qui eut vie périt sous les eaux[1], il est impossible d’entendre ces mots des poissons, qui ne sortirent point de leur élément tant que dura ce Déluge : Qu’il est également absurde & ridicule de penser, que tous les autres êtres créés périrent dans ce naufrage général, & ne se sont perpétués que par les soins que Noé prit d’en conserver dans l’Arche, puisque pour soutenir cette fable il faudroit admettre qu’il y fit entrer avec lui, je ne dis pas des Eléphans, des Rhinocéros, des Chameaux & autres animaux grands ou monstrueux,

  1. Consumpta est omnis caro. Gen. cap. 7. v. 21.