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le peu de tems que dura le Déluge, ce qui est impossible, & même contredit par vos Livres, qui supposent qu’elles existoient auparavant ; ou bien on seroit obligé de dire qu’alors ces montagnes se seroient tellement amollies, que ces corps étrangers auroient pû y entrer. Or, je vous demande d’abord s’il n’est pas absurde de le penser ? A qui ferez-vous croire que dans l’espace de six à sept mois, les eaux, quelqu’immenses que vous les supposiez, ayent pu pénétrer, amollir & liquéfier quatre à cinq cens pieds d’épaisseur de pierre ou de marbre ? Car c’est dans leur sein que se trouvent ces corps étrangers, autant que nulle part ailleurs. Pour opérer un tel prodige n’auroit-on pas besoin d’un nouveau miracle ? Mais répondez-moi encore. Au bout de sept mois que le Déluge eut duré, l’Arche ne s’arrêta-t-elle pas sur les montagnes d’Arménie[1] ? La Colombe ne rapporta-t-elle pas à

  1. Requievitque arca mense septimo super montes Armeniæ. Gen. cap. 8. v. 4.