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grande partie de son port a été comblée il y a deux ou trois cens ans.

La grande & la petite Syrte si renommées dans l’histoire Romaine, & toutes deux assises sur le bord de la mer il n’y a que seize à dix-sept cens ans, en sont déjà assez éloignées. Il est vrai, que c’est autant à cause du peu de fond de la mer sur toute cette côte Africaine, que par la diminution de ses eaux. Si vous entrez dans les déserts dont cette côte est bordée, quels vestiges & quelles traces n’y trouverez-vous pas comme en Egypte, des Villes & des Ports qui y fleurissoient autrefois ? Les apparences des Ports, & les vestiges des bâtimens qui les environnoient, y subsistent en cent endroits. Des barques pétrifiées entiérement ou en partie, qu’on trouve à trente & quarante journées de la mer ainsi que dans les endroits qui en sont plus voisins ; des coquillages sans nombre mêlés aux sables des déserts, ou attachés à des rochers & à des montagnes qu’on y rencontre de tems en tems ; des vallons à leur pied remplis aussi de coquillages ; des bancs entiers