Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome I.djvu/261

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Libye ; & la sécheresse qui y regne malgré le voisinage du Nil, est une juste peinture de ce qui se voit dans la suite du désert.

La dénomination d’une infinité d’endroits que la mer y a couverts comme dans le reste de l’Afrique, en est encore un autre témoignage subsistant parmi les peuples les plus voisins de ces déserts. C’est ainsi qu’ils disent la mer de Barca, la mer de Borneo, de Cyrene, de Jupiter Ammon, pour désigner les déserts qui leur ont succédé. Vos Géographes mêmes les désignent encore sur leurs Cartes par ce terme de mer, le nom de leur état précedent s’étant conservé même après la retraite des flots. On lit dans l’Histoire du premier & du second siècle du Mahométisme, qu’on creusa un canal de cette ville du Caire à la mer Rouge, par lequel à la faveur du Nil on voituroit jusques dans cette mer les provisions nécessaires pour la Mecque & pour l’Arabie. Il n’en reste plus de vestiges ; on voit seulement à l’extrémité de la mer Rouge le bout d’un canal creusé dans le roc, dont la suite