Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome I.djvu/266

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s’il vous plaît, que les ruisseaux, les rivières, les fleuves, la substance même de notre terre où nos plantes & nos bleds se nourrissent, sont des choses accidentelles au globe, postérieures à la découverte de ses premiers terreins, & qu’elles leur doivent leur origine. Imaginez-vous donc qu’il n’y avoit rien de tout cela, lorsque la première & la plus haute de nos montagnes éleva sa tête au-dessus des flots, & commença à se montrer. Ce point s’accrut à mesure que les eaux de la mer s’abaisserent ; & s’augmentant d’un jour à l’autre, il forma enfin une petite isle. Il en parut ensuite plusieurs autres autour d’elle ; & les eaux qui les séparoient continuant à diminuer, elles s’unirent ensemble & formerent une plus grande étendue. Ce qui arriva en un endroit du globe, se fit de même ensuite dans plusieurs autres. C’est de ces nouveaux terreins d’abord fort petits, que par la diminution insensible & continuelle de la mer sont sortis depuis ces grands Continens que nous habitons, cette infinité d’Isles dont ils sont environnés &