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Isle. Ces deux digues forment un étang à peu près carré, qui a trois quarts de lieue de diametre. Par-là l’Isle de Gien est devenue une presqu’Isle, & se trouve jointe au Continent. Le fond de l’étang n’a en général, comme je l’ai dit, que deux pieds de profondeur. Ainsi en fortifiant & élevant davantage les deux chaussées qui le ferment, il eût été facile d’en vuider l’eau avec des pompes & de rendre ce fond fertile. Mais on a mieux aimé laisser une ouverture à la digue située du côté du Levant, afin d’y introduire l’eau de la mer, qui communiquant par-là à l’étang, le rend abondant en poisson, à cause de l’abri qu’il y trouve dans l’agitation des flots. Or ce sera sur ce fond, qu’au moyen des sables & de la boue que le torrent de Capeau y charie toutes les années en très-grande quantité, & avec le secours de la vase que la mer voiture dans l’étang, jointe à la diminution de ses eaux, il paroîtra bientôt sans doute une plaine, dont le Continent d’Hieres sera augmenté. C’est en cette sorte, comme l’a assuré un ancien