Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome I.djvu/337

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vers le flux & le reflux journalier de la mer, & l’agitation perpétuelle de ses flots causée par les vents & par les courans, qui tantôt les enflent d’un côté, tandis qu’ils les diminuent de l’autre. Ajoutez à ces difficultés, que ceux dont nous avons été précédés sont morts dans l’ignorance de cette diminution, faute d’avoir étudié à fond la composition du globe, & d’avoir comparé ce qui se passe chaque jour sur les bords de la mer & dans son sein avec ce que nous voyons depuis ses rivages jusqu’aux sommets de nos plus hautes montagnes. Joignez à ces obstacles, que notre raison est encore réduite par la position de certaines Villes d’un nom très-ancien, qu’on sçait avoir été situées sur les bords de la mer dans des siècles fort reculés, & qu’on retrouve encore de même sur son rivage. On n’a garde de faire attention que c’est bien le nom ancien de ces Villes, mais non leur ancienne situation. Car les habitans des places maritimes étendent d’abord leurs habitations sur les terreins que la mer découvre, comme en étant plus voisins