Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome I.djvu/340

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peut-être, il n’en étoit pas tombé au Caire, où il ne pleut quelquefois pas une seule fois en quatre ans. Quoique cette pluie ne fût pas des plus violentes, elle mouilloit assez pour nous obliger à quitter la Campagne & à faire retraite. Nous nous séparames, avec promesse de nous retrouver le lendemain au même endroit ; & tandis que notre Indien regagnoit la Ville à toute jambe, pour moi que la nature ne favorisa point du talent de bien courir, percé jusqu’à la peau, & cherchant un abri contre ce petit Déluge, en arrivant à la Ville, j’y trouvai les enfans courans par les rues, & célébrant ce phénomène si rare & si agréable pour le pays, en criant de joie que c’étoit un effet de la bénédiction du Prophète.

Je me sauve à la nage, & j’aborde où je puis.
Fin du Tome premier.