Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome I.djvu/62

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expliquer cette bigarrure, n’est-ce pas évidemment avoir recours à la machine, ou aux qualités occultes si décriées dans les Anciens ? N’est-ce pas du moins avouer tacitement son ignorance ? Car attribuer cette variété infinie à une Intelligence suprême sans lui supposer une fin, c’est en même tems assûrer & combattre son existence. Or quelle fin assez noble & digne d’elle supposer à la Divinité dans ces instrumens de la vanité humaine, ensevelis pendant si long-tems dans les abîmes qui les cachoient ?

Que dirai-je de cette infinité de corps étrangers qui se trouvent dans le sein des pierres & des marbres les plus durs, de ces monts entiers de coquillages & de corps marins, que la nature semble avoir rassemblés à dessein