Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome II.djvu/131

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gieux, il s’affoiblisse dans sa durée, s’éteigne enfin, & retourne dans son premier état d’opacité. Ces Volcans sont l’effet de cette Sagesse & puissance suprême, qui pour perpétuer à jamais l’univers dans le même état qu’elle lui a donné peut-être de toute éternité, s’est servie des mêmes choses qui semblent devoir le détruire. C’est par cette disposition admirable, & qui mérite d’autant plus d’être à jamais admirée des créatures, que c’est l’objet pour lequel cette Sagesse infinie les a formées & douées de raison ; c’est par cette disposition, dis-je, qu’elle a voulu que tous les globes opaques eussent des mers, comme il y en a dans le nôtre, & comme nous en découvrons dans la Lune ; que ces mots fussent les réservoirs de toutes les semences capables de vie, animales ou végétatives ; qu’elles pussent y éclorre successivement, & après des tems infinis être la cause de la destruction de ces globes, pour servir ensuite de nouveau à leur retour à la vie, sans que cette Providence bienfaisante soit obligée d’y employer une autre fois ses mains toute-puissantes.