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luvions, ou par des couches de matières appliquées les unes sur les autres ? D’où il est naturel de conclure, que les alluvions ont eu leur commencement dans le sein même des eaux, & avant l’existence des rivières.

On veut cependant supposer avec l’Auteur, que la croûte du globe de la terre ait été platte, ou presque platte, jusqu’au tems d’un Déluge universel ou elle fut brisée : comment les débris de cette croûte ont-ils pû s’entasser les uns sur les autres dans le liquide des mers où ils tombèrent alors, & former sur cette croûte des montagnes de l’élévation de quinze-cens toises ? Il est vrai qu’à la faveur d’une certaine forme qui fait leur légèreté, les exhalaisons sont capables d’être maintenues pendant quelque tems dans les airs, & promenées ainsi les unes sur les autres, suivant leur plus ou moins d’élévation. Il est certain encore que les glaçons plus légers que l’eau y surnagent ; que par ce moyen les pièces de glace venant à se heurter les unes contre les autres, quelques unes sont poussées vers le fond, d’où leur