Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome II.djvu/211

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Ce détail est tiré d’un Procès-verbal qui en fut dressé par un nommé Jean Martin Pilote de ce vaisseau, signé du Capitaine & de tous ceux de l’Equipage qui sçavoient écrire, & qui fut envoyé de Brest par M. d’Hautefort à M. le Comte de Maurepas le 8 Septembre 1725.

En 1651. on avoit pris à deux lieuës de Nice un Requin d’une grandeur extraordinaire, dans le ventre duquel on trouva une main de figure humaine séparée du bras, comme si elle eût été coupée avec une hache. Cette main étoit encore si saine, que par le peu d’impression que la digestion de l’animal avoit faite dessus, il étoit aisé de voir qu’elle venoit d’être avalée. Elle fut vue d’une infinité de personnes, entr’autres du Sieur l’Honoré Pourvoyeur de la Cour de Turin, de qui je tiens ce fait, ainsi que d’un pêcheur qui assista à l’ouverture de ce poisson. Les doigts de cette main absolument semblable à celle d’un homme, étoient unis l’un à l’autre par une pellicule, comme le sont les pattes des oies & des canards ; preuve certaine