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gue du pays Orans-outans, c’est-à-dire hommes silvains. Ils avoient toute la forme humaine, & marchoient comme nous sur deux pieds. Leurs jambes & leurs bras étoient très-déliés, & revêtus de poil ; ils en avoient aussi par tout le corps, & jusques sur le visage. Leurs pieds étoient applatis par l’endroit qui les unissoit à la jambe ; en sorte qu’ils ressembloient à un morceau de planche dans lequel on auroit planté un bâton. Ces Orans-outans avoient les ongles des doigts des pieds fort longs, & un peu crochus ; ils n’articuloient les sons que très-confusément. Du reste ils étoient fort tristes, doux & paisibles. L’un mourut à Batavia, & l’autre dans la route de Hollande, où on l’envoyoit comme une rareté, digne de l’admiration de toute l’Europe. En effet si on ne pouvoit pas dire que ces créatures vivantes fussent des hommes, elles leur ressembloient si fort, qu’il y eût eu de la témérité à assûrer qu’ils n’étoient que des animaux.

Un autre de la même forme fut donné en spectacle à Paris, à la foire St. Ger-