Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome II.djvu/216

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mi lesquels il n’y avoit aucune tradition ni connoissance, que la terre fût habitée par d’autres hommes, ces Peuples dont la Langue & les Coutumes n’avoient aucun rapport à celles des Nations de l’Europe, de l’Asie & de l’Afrique, étoient-ils, à votre avis, descendus de Noé ? Les hommes qui ont des queuës, peuvent-ils être les fils de ceux qui n’en ont point ?

Des hommes à queuë.

Comme les singes à queuë ne descendent certainement point de ceux qui sont sans queuë, ne seroit-il pas naturel de penser de même, que les hommes qui naissent avec des queuës sont d’une espèce différente de ceux qui n’en ont jamais eu ? Aussi sont-ils encore caractérisés par des qualités fort différentes. Je sçai que bien des gens se persuadent, ou qu’il n’y a point d’hommes avec des queuës, ou que s’il s’en trouve quelques-uns, c’est une erreur de la nature, ou bien un effet de l’imagination des meres. Mais ceux qui pensent de la sorte se trompent certainement, en supposant que les hommes & les femmes de cette espèce, ou bien n’existent point, ou du moins sont fort