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n’est que de deux mille trois-cens quatre-vingt-dix toises, ait pu s’élever au tems du Déluge sur les deux surfaces de cette croûte de plus de quinze cens toises, pour servir à y former des montagnes de cette hauteur. Bien loin de s’élever au dessus de leur premier niveau, les eaux de la mer auroient dû s’abaisser de part & d’autre de cette croûte, en occupant les grands vuides que les débris employés à la composition des montagnes y auroient laissés. L’Auteur a beau imaginer une agitation violente dans les eaux de la mer, qui les ait élevées ainsi d’un côté de cette croûte, ensuite de l’autre, & qui par-là ait donné lieu à des montagnes de la hauteur de quinze-cens toises. Je crois qu’il fera le seul à y trouver de la possibilité. Aussi aucun livre, aucune tradition n’a jamais parlé de rien d’approchant. On voit d’ailleurs par vos propres Ecrivains auxquels l’Auteur prétend s’en rapporter, qu’il y avoit des montagnes avant le Déluge ; qu’elles portoient même des arbres, & que l’Arche de Noé s’arrêta sur une de ces hauteurs.