Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome II.djvu/266

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tat de ces Peuples barbares, ni sur celui de cent autres que nous avons trouvés & découvers depuis peu dans des terres nouvelles. Il se trouve même des gens si prévenus de cette opinion que tous les hommes descendent d’un seul, qu’ils ont composé des Ouvrages pour justifier que ces peuples nouvellement découverts tirent leur origine des anciens. Au défaut d’autres preuves, ils appuient cette imagination sur des similitudes de coutumes ; comme si, pour me servir de cette comparaison, tous les hommes n’étoient pas hommes, ainsi que tous les singes sont singes, quoique de différentes espèces. Je ne m’arrêterai point à vous faire remarquer l’extrême différence qui se rencontre entre ces Barbares & plusieurs autres, vraisemblablement sortis depuis peu du sein des eaux, & certaines races d’hommes qui en sont venues depuis long-tems ; vous en comprenez toute l’étendue. Il faudroit bien de générations, peut-être même un changement de climat, pour les porter au point de perfection où la nôtre est parvenue. Je suis même