Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome II.djvu/308

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y avoir pensé plus attentivement, je vis que cette réponse étoit fort juste, & que le proverbe est véritable, qui dit que le vulgaire en sçait plus que les Sçavans, parce qu’il ne sçait que ce qu’il est à propos de sçavoir. Cependant ayant toujours cette montagne dans mon imagination, avec l’envie de m’instruire de la manière dont elle s’étoit formée, je m’en retournai à Messine ; & m’étant proposé de chercher dans les Anciens ce qu’ils avoient dit sur de pareilles rencontres, je trouvai dans Strabon livre premier, qu’à l’entour du temple d’Ammon en Egypte on trouvoit en divers lieux des coquillages de mer de plusieurs sortes, des lacs même d’eau sallée, & qu’auprès de la ville de ce nom on montroit encore des débris de vaisseaux enfouis dans la terre. Sur quoi il loue l’opinion de Straton le Physicien, & de Xanthus l’Indien, lesquels rapportoient qu’ils avoient vû en des lieux beaucoup plus éloignés de la mer des coquillages de poissons attachés aux rochers, & qu’ils avoient trouvé dans